Analyse chronologique des innovations africaines.


Régulièrement, de nouvelles études viennent compléter nos connaissances sur les réalisations des premiers hommes modernes africains. Celles-ci lèvent le voile sur la précocité du génie intellectuel de l’humanité.


       

                                                                                            

Les procédés de datation physico-chimiques, les découvertes archéologiques et les recherches génétiques modernes ont confirmé que l’humanité est d’origine africaine. Les homo-sapiens européens, asiatiques et proche-orientaux ne sont donc les descendants d’homo-sapiens africains plus anciens, qui ont migré de par le monde et qui se sont acclimatés à leur environnement (modification physiologique, perte de la mélanine, etc...).

Le professeur allemand Gunter Bräuer précise qu’en Europe, les Néandertaliens tardifs ont vu arriver les hommes modernes africains entre 70 000 et 35 000 ans. Il n’y a pas eut de brassage entre ces deux espèces. Récemment, une équipe de généticiens chinois a confirmé l’origine africaine des Chinois [1]. L’arrivée de l’homme moderne en Malaisie est ainsi datée de 50 000 à 40 000 ans.

Pour bien saisir, la problématique de l’émergence des sciences et des découvertes en Afrique noire, il est important de comprendre que depuis son apparition dans la vallée du Kenya, l’homme moderne africain (Homo-sapiens-sapiens africanus) a entrepris d’explorer tout d’abord son propre continent, et cela vers l’ouest, le sud et surtout le nord en remontant principalement le cours du Nil. Sa survie dépendait dans tous les cas, de ses facultés d’adaptation à son environnement, d’où la précocité des découvertes réalisées.

Ainsi, les faits de civilisation en Afrique sont chronologiquement les suivants [2] :

- Début de l’art graphique (peinture dans les grottes ou sur pierres) en Afrique du sud vers 80 000 avant J.C. (grotte de Blombos). Soit près de 50 000 ans avant l’Europe (la grotte de Chauvet date de 30 000 avant J. C.).

- Début de l’industrie microlithique (pierre taillée) en Afrique du sud vers 50 000 avant J. C. En Europe occidentale, les plus vieilles industries microlithiques ne vont guère au-delà des 10 000 ans, confirme le professeur Denis Vialou (Institut de paléontologie humaine de Paris).

- Début de l’Agriculture en Haute Egypte (Nubie) [3]. J. R Harlan révèle les datent de 11 000 av. JC en Asie occidentale et 12 000 av. JC. en Grèce et dans la péninsule indienne. Mais les dates africaines sont plus anciennes au regard des faucilles en pierre trouvées en Haute Egypte (F. Wendorf).

- Domestication des bovins entre 10 000 et 9 000 av. JC en Basse Nubie (sites de Nabta Playa et de Kir Kiseiba à l’ouest d’Abou Simbel [4]. Ce processus de domestication est légèrement plus ancien que l’Asie.

- Création d’outils polis vers 10 000 av. JC en Zambie septentrionale [5].

- Création de céramiques dans le massif de l’Aïr vers 9 500 av. JC et 8 000 av. JC pour la grotte de Gamble (Elmenteira, est du lac Victoria Nyanza),

- Apparition de villes dans la région de Nabta (à l’ouest d’Abou Simbel), vers 9 000 av. JC. Son histoire démontre que le sud-ouest fut le berceau de la civilisation égyptienne.

Toutes ces données démontrent que les africains anciens n’ont jamais été en retard, ni sur l’Asie ni sur l’Europe, à l’époque préhistorique, bien au contraire.


Références bibliographiques:                    
[1] Proceedings of the National Academy of Sciences, USA, vol, 95, spet. 98.
[2] Revue Ankh n°8/9
[3] Journal of African history - A. Close, 1984, vol. 25, P. 4.
[4] Les débuts du pastoralisme en Egypte, la Recherche, vol. 21, n° 200, avril 1990.
[5] Méthodologie et préhistoire, coll. Histoire générale de l’Afrique, vol. 1, UNESCO.